Gironde : un dispositif pour prévenir les noyades sur le littoral

10 novembre 2017 à 11h09 par Diane Charbonnel

WIT FM
Crédit : futura-sciences

Un dispositif pour définir le risque de noyades sur le littoral a été testé cet été au Porge. D'autres communes pourraient y avoir recours dès la saison prochaine.

Comment prévenir les risques de noyades sur le littoral girondin ? Deux médecins urgentistes de l’hôpital Pellegrin de Bordeaux se sont posé la question il y a maintenant quelques années. Sur le modèle du bulletin risque avalanche en montagne, ils ont décidé de créer un outil qui permettrait de définir le risque de noyades sur nos plages girondines. Avant toute chose, ils ont dû déterminer quels phénomènes pouvaient être à l’origine de ces noyades. Les deux praticiens se sont tout de suite penchés sur les courants de baïnes qui surprennent des dizaines de nageurs chaque année. C’était encore le cas la saison dernière. Une étude a permis de démontrer que ces courants d’arrachement, propre au littoral aquitain en France, étaient bien la première cause de noyades sur les plages de Gironde.

Un calcul pour définir le risque

À partir de ce constat, les deux médecins ont cherché à comprendre comment se créaient ces courants de baïnes pour prévoir leur puissance et donc leur degré dangerosité. « Les courants d’arrachement dépendent de la hauteur de la mer, de la direction de la houle, de la hauteur des vagues et de leur période, explique Eric Tellier, médecin urgentiste à l’origine du dispositif. Il est donc possible de prévoir la puissance des courants de baïnes jusqu’à trois jours à l’avance grâce aux données de Météo France. » Pour préciser leurs calculs, les deux praticiens ont décidé de prendre en compte un autre facteur ; la  fréquentation des plages. « Nous nous intéressons à la température de l’air, de l’eau mais également le fait que ce soit les vacances ou le week-end. » Les deux médecins ont ainsi pu définir un calcul qui leur permet de prévoir le risque de noyades d’une journée à l’autre, sur une échelle de un à cinq.

Bientôt une application ?

Le dispositif a été testé cet été sur la commune du Porge, avec les équipes de secours. Les résultats se sont avérés positifs. « L’outil pourrait maintenant être utilisé sur d’autres plages dès l’été prochain, explique Bruno Simonet, second médecin urgentiste à l’origine du dispositif. Il permettrait aux secours de mieux anticiper les risques. » Les plagistes pourraient aussi en profiter. « Nous pourrions imaginer une diffusion « à grande échelle » soit avec des serveurs ou des applications pour avertir les nageurs des risques. »