Bordeaux : des adolescentes fuguaient pour se prostituer, leur proxénète arrêté
8 avril 2022 à 11h52 par Matthieu Morin
Les jeunes filles étaient âgées de 13 à 16 ans
L’affaire démarre le 31 décembre 2021 lorsque le Centre Départemental de l’Enfance et de la Famille (CDEF) d’Eysines signalait au Parquet de Bordeaux des faits de prostitution de l’une des mineures placée dans ce foyer, une adolescente de 14 ans. Rapidement, l’enquête de la Sûreté Départementale de la DDSP33 permet de découvrir d’autres faits encore plus glaçants. D’autres adolescentes pensionnaires du foyer étaient aussi victimes d’exploitation sexuelles.
Des jeunes filles âgées de 13 à 16 ans, dont l’une aurait été “séduite” par une proxénète de 28 ans qui l’invitait ensuite à convaincre d’autres filles de la suivre pour s’adonner à de la prostitution. L’individu mettait à disposition son appartement situé à Mérignac et prenait 50% des gains lors des passes. Un autre homme de 21 ans a été mis en cause, comme un associé occasionnel. Les deux accusés selon le procureur de la République de Bordeaux profitaient de la détresse sociale et affective de ces jeunes filles pour les exploiter sexuellement. Ils opéraient notamment via des annonces sur les réseaux sociaux.
Au total, sept adolescentes ont été identifiées et auraient été sous l’influence de ces deux hommes entre octobre 2021 et avril 2022. Ils ont été interpellés et placés en garde à vue le 5 avril. En outre, les deux comparses avaient également des activités de trafic de produits stupéfiants. Une perquisition menée chez le principal intéressé permettra aux enquêteurs de découvrir 3.830 euros en liquide, 320 grammes de résine de cannabis, ainsi que plusieurs autres grammes d’herbe ou de cocaïne.
Les deux individus ont été traduits ce jour devant le Parquet de Bordeaux en vue de l’ouverture d’une information judiciaire, mis en cause pour proxénétisme aggravé et infraction à la législation sur les stupéfiants.
Le communiqué du procureur de la République de Bordeaux précise que cette enquête s’inscrit dans une politique nationale de lutte contre le proxénétisme dit “de cité”, où des jeunes filles fragiles socialement sont exploitées sexuellement. L’Office Central pour la Répression de la Traite des êtres Humains (OCRETH) observe une augmentation de près de 39% de ces pratiques entre 2019 et 2021. Des faits particulièrement surveillés dans l’agglomération bordelaise.