Bordeaux : les policiers demandent plus de moyens pour traiter les violences intra-familiales

21 octobre 2021 à 12h00 par Clara Echarri

Féminicide Mérignac
En mai, une jeune femme de 31 ans, mère de trois enfants, a été brûlée vive à Mérignac.
Crédit : AFP/Medhi Fedouach

Après le féminicide du mois de mai à Mérignac, la prise en charge des victimes de violences intra-familiales a été pointée du doigt. Au commissariat de Bordeaux, les policiers réclament plus d'effectifs.

Le 4 mai dernier, une jeune femme de 31 ans, mère de trois enfants, avait été brûlée vive à Mérignac, près de Bordeaux. Son meurtrier présumé, son ex-mari, a été arrêté rapidement après les faits. Depuis, des voix se sont élevées, notamment des associations féministes, pour dénoncer la prise en charge des victimes de violences intra-familiales (VIF).

L'ex-conjoint de Chahinez Daoud avait déjà était condamné pour des violences conjugales, il était sous le coup d'un sursis probatoire et son ex-femme avait porté plainte contre lui un mois et demi avant sa mort. Les associations demandent, à juste titre, des changements pour éviter d'autres drames similaires, et les policiers aussi ont des revendications. 

Au commissariat de Bordeaux, le syndicat Alliance réclame plus d'effectifs pour traiter les dossiers qui s'accumulent : plus de 350 à l'heure actuelle. Cinq à dix plaintes par jour sont déposées selon Eric Marrocq, délégué Alliance. "On n'a pas de formation pour traiter cette nouvelle thématique. On n'a qu'une e-formation, devant un ordinateur, mais pas de cas précis. C'est un sujet où il faut de la technicité, il faut être formés" martelle-t-il. 

Le syndicat réclame aussi la création d'un groupe VIC, qui mettrait en lien la police et la justice, du dépot de plainte jusqu'au tribunal. Les dossiers, qui demandent une attention particulière, seraient ainsi traités prioritairement. "Où sont les téléphones ? Les bracelets d'éloignements ? Ce n'est pas de notre ressort. La police a ses torts, mais la justice doit aussi prendre ses responsabilités". 

Le délégué syndical en appelle ainsi au ministre de l'Intérieur : "à Bordeaux, on est au bord de l'implosion, les agents sont sursollicités".