Accusé d'inceste, le politologue Olivier Duhamel sous le coup d'une enquête pour "viols et agressions sexuelles"

5 janvier 2021 à 13h00 par Iris Mazzacurati

WIT FM
Sollicité, Olivier Duhamel a indiqué n'avoir "rien à dire" et n'a pas souhaité réagir à ces accusati
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Accusé d'inceste sur un de ses beaux-fils dans un livre à paraître jeudi 7 janvier, le politologue Olivier Duhamel a annoncé lundi mettre fin à l'ensemble de ses fonctions, dont celle de président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Une enquête a été ouverte pour "viols et agressions sexuelles".

Le parquet de Paris a annoncé ouvrir une enquête pour "viols et agressions sexuelles" mardi 5 janvier dans l'après-midi, après les révélations de la juriste Camille Kouchner dans son livre La Familia grande (Ed. Seuil), dans lequel elle accuse son beau-père, Olivier Duhamel, d’avoir agressé sexuellement son frère jumeau quand il avait 14 ans.

Une "précédente procédure" sur ces faits avait été classée sans suite en 2011, a révélé le procureur de Paris Rémy Heitz dans un communiqué. "Les nouvelles investigations, confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), s'attacheront à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l'éventuelle prescription de l'action publique".

Dans son livre à paraître jeudi 7 janvier, Camille Kouchner, maîtresse de conférences en droit de 45 ans, écrit : "J'avais 14 ans et j’ai laissé faire (…). J’avais 14 ans, je savais et je n’ai rien dit".

Elle et son frère sont les enfants de l'ex-ministre Bernard Kouchner et de la professeure de droit Evelyne Pisier (morte en 2017), qui avait ensuite épousé le politologue Olivier Duhamel. Dans son livre, Camille Kouchner assure que les agressions sexuelles se sont répétées pendant des années.

"Mon livre raconte à quel point beaucoup de gens étaient au courant", assure-t-elle dans un entretien à L'Obs. "Bien sûr, j’ai pensé que mon livre pouvait paraître obscène à cause de la notoriété de ma famille. Puis je me suis dit : c’est justement pour ça qu’il faut le faire", dit-elle aussi.

"Un lourd secret qui pesait sur nous depuis trop longtemps a été heureusement levé", a réagi Bernard Kouchner dans un communiqué. "J'admire le courage de ma fille Camille", a-t-il également indiqué.

Sur Twitter, Alexandre Kouchner a salué le courage de ses frères et sœur.

Dimanche soir, sur son compte Twitter - désormais supprimé - le politologue, qui anime par ailleurs une émission sur Europe 1 et est chroniqueur sur LCI, annonçait sa demission : "Étant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions"

La Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), dont Olivier Duhamel était le président, a pris acte de sa démission "pour raisons personnelles", selon un message interne.

La FNSP a la responsabilité des grandes orientations stratégiques et de la gestion administrative et financière de Sciences Po. Son directeur, Frédéric Mion s'est dit "sous le choc" à la lecture de ces révélations.

Se référant au tweet publié par Olivier Duhamel, la chaîne d'information LCI a indiqué que le politologue ne serait plus sur son antenne.

"Il quitte également la présentation de l'émission Mediapolis sur Europe 1", a annoncé de son côté la radio sur son site internet.



(Avec AFP)