Au CHU de Bordeaux, un lien unique entre bébés et parents.

26 avril 2017 à 9h58 par Rédaction

L'unité de néonatalogie du CHU teste la mise en place d'un cordon numérique. Ce sont des vidéos qui font le lien entre les parents et les bébés hospitalisés pour des durées plus ou moins longues. Une première en France. Par Clara Guilliet.

Le principe est simple. Des caméras reliées aux lits des bébés d'un côté, des parents qui reçoivent un message pour les informer régulièrement que de nouvelles vidéos sont disponibles sur leur espace personnel de l'autre. Seize lits sur les vingt-sept du service sont équipés à ce jour. Les caméras ne filment que les enfants, jamais l'environnement ou le personnel soignant. 

Pallier l'absence ou la distance

Chaque année la maternité du CHU de Bordeaux accueille en moyenne 5300 naissances. A l'unité de néonatologie de l'hôpital des Enfants, deux tiers des enfants sont prématurés et un tiers de ceux qui naissent à terme sont hospitalisés pour une prise en charge médicale et/ou chirurgicale. Or la moitié des familles de ces enfants sont domiciliées hors Bordeaux Métropole, à plus de 50km, voire même en dehors de la Gironde. "On a des mamans qui vivent à Pau, à Agen, elles ne peuvent pas être sur place tous les jours", explique le docteur Sarlangue, responsable de l'unité de néonatalogie au CHU. " Le cordon numérique permet donc de pallier cette absence."

Le docteur précise qu'en aucun cas il ne s'agit d'un système avec des vertus médicales. "C'est tourné vers les parents, vers la souffrance des parents qu'il faut prendre en compte aussi. L'aspect psychologique est aussi important que le bien être médical." Depuis près de dix ans déjà le CHU essaie d'améliorer son système pour garder le lien entre parents et enfants.

"Je me souviens d'une maman, il y a une dizaine d'années, qui avait accouché en urgence par césarienne de jumelles. Lorsqu'elle s'est réveillé de son anesthésie, les bébés étaient déjà en couveuse. Mais pendant huit jours, elle n'a pas pu se déplacer, elle était en soins intensifs alors que ses enfants étaient à 200 mètres. Elle m'a dit des mots très forts : "docteur, j'ai raté le début du film". C'est cette problématique que nous voulons régler."