Caricatures de Mahomet : Emmanuel Macron défend "la liberté de blasphémer" en France

2 septembre 2020 à 7h19 par Iris Mazzacurati avec AFP

WIT FM
Emmanuel Macron, en déplacement au Liban, a réagit à la republication des caricatures de Mahomet par
Crédit : GONZALO FUENTES / POOL / AFP

A la veille de l'ouverture du procès de l'attentat de Charlie Hebdo et de l'hypercasher, Emmanuel Macron a défendu, mardi 1er septembre, "la liberté de blasphémer" en France. Plus tôt dans la journée, Charlie Hebdo avait republié les caricatures de Mahomet qui en avait fait la cible des djihadistes.

Le procès de l'attentat jihadiste contre le journal Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts le 7 janvier 2015, suivi le lendemain des attaques contre une policière à Montrouge et un supermarché casher, s'ouvre mercredi 2 septembre à Paris et durera jusqu'au 10 novembre, pour juger quatorze accusés.

Dans ce contexte, Charlie Hebdo a décidé de republier en Une, mardi 1er septembre, les douze caricatures de Mahomet qui en avaient fait une cible des djihadistes et provoqué des manifestations parfois mortelles dans plusieurs pays musulmans.

En déplacement à Beyrouth, le président de la République s’est exprimé sur le sujet :

"Depuis les débuts de la Troisième République, il y a en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience. Je suis là pour protéger toutes ces libertés. Je n'ai pas à qualifier le choix de journalistes. J'ai juste à dire qu'en France, on peut critiquer des gouvernants, un président, blasphémer, etc.", a-t-il déclaré.

"Demain, nous aurons tous une pensée pour les femmes et les hommes lâchement abattus" lors de l'attaque de Charlie Hebdo. 

"Un président de la République en France n'a jamais à qualifier le choix éditorial d'un journaliste ou d'une rédaction, car il y a une liberté de la presse à laquelle vous tenez à juste titre profondément", a précisé M. Macron.

Il a cependant estimé, tout en soulignant que sa remarque ne s'appliquait pas aux caricatures de Charlie Hebdo, que cette liberté "implique en revers une décence commune, une civilité, un respect" et qu'avec "la liberté d'expression, il y a le devoir de ne pas avoir de discours de haine", citant notamment les réseaux sociaux.

Emmanuel Macron a revendiqué à plusieurs reprises depuis son élection "le droit au blasphème" et à la liberté d'expression, la dernière en date à propos d'une adolescente menacée de mort en février sur les réseaux sociaux pour des propos hostiles à l'islam.