Nouvelle-Aquitaine : le mal-logement accentué par la crise sanitaire

9 octobre 2020 à 4h00 par Florence Jaillet

WIT FM
90% des "bidonvilles" de la région sont concentrés dans le département de la Gironde.
Crédit : Pixabay - Image d'illustration

La Fondation Abbé Pierre a rendu son dernier rapport sur l'état du mal-logement. En Nouvelle-Aquitaine, elle a dépassé sa mission première en distribuant des tickets-service d'aide alimentaire depuis le confinement.

La situation du logement ne s'améliore pas en Nouvelle-Aquitaine. La Fondation Abbé Pierre fait le point dans la région, où Bordeaux et sa métropole, concentrent le principal des difficultés.

1 400 personnes sont totalement privées de logement, principalement dans l'agglomération bordelaise. La Fondation recense 294 000 logements vacants, alors que 135 000 ménages, qui répondent aux critères, sont toujours en attente d'un logement dans le parc social. Se rajoutent 143 000 logements privés possiblement insalubres et plus de 1 200 personnes en "bidonvilles", concentrés à 90% dans le département de la Gironde et principalement dans la métropole bordelaise.

Une bombe à retardement sociale

"Une population invisible non connue des radars de la protection sociale, parce qu'elle ne se manifestait pas ou arrivait à s'en sortir par des activités diverses et variées, plus l'effet cumulé de ceux qui ne sont plus en mesure de payer leur loyer, y compris dans le parc social, c'est toute cette bombe à retardement qui va peser sur l'économie locale et surtout sur le filet de sécurité, qui était déjà beaucoup à l'œuvre, via les CCAS, les maisons de la solidarité et tout le réseau caritatif", explique Pascal Paoli, directeur régional Nouvelle-Aquitaine de la Fondation Abbé Pierre." Mais malheureusement, la crise a révélé qu'on ne manquait pas seulement de logements, mais qu'on manquait aussi de nourriture".

Une aide sans commune mesure

En effet, la Fondation Abbé Pierre, dont la mission première n'est pas de faire de l'aide alimentaire, a distribué, à l'échelle de la région, 22 000 tickets-service de 10 euros, entre mars et juin, soit plus de 220 000 euros pour l'accès à l'alimentation pour les plus démunis.