Petit Grégory : l'affaire relancée, 36 ans après les faits ?
16 décembre 2020 à 8h42 par Iris Mazzacurati
Le nouveau juge en charge de l'affaire a procédé début décembre à de nouvelles auditions, tandis que des résultats d'expertises offrent un éclairage nouveau sur un potentiel suspect, a-t-on appris mardi 15 décembre dans "Le Parisien / Aujourd'hui en France".
Octobre 1984. Le petit Gregory Villemin est retrouvé, les pieds et les poings liés, dans le cours de la Vologne (Vosges). Après avoir connu le déchaînement médiatique et de multiples rebondissements, l’enquête est une nouvelle fois relancée, 36 ans après les faits.
Cette fois-ci, outre de nouvelles auditions qui ont eu lieu début décembre, de "protagonistes ayant évolué dans l'entourage familial ou de voisinage de l'enfant", selon le quotidien, ce sont les résultats d’une expertise stylométrique, qui laissent espérer une avance concrète dans le dossier.
Le but : "démasquer le ou les corbeaux qui avaient menacé les parents de Grégory et revendiqué l'assassinat" à l’époque.
Cette expertise "novatrice" avait été demandée, il y a près de trois ans, par la précédente magistrate en charge de l’affaire. Elle compare le style (la syntaxe, notamment) de ces lettres, "envoyées anonymement entre 1983 et 1984 avec des textes rédigés par différents protagonistes de l'affaire : suspects, proches, membres de la famille" et incriminerait un suspect, dont le nom n’a pas été révélé.
Une expertise ADN également demandée
Les avocats des parents du petit Grégory Villemin, dont l'assassinat en 1984 n'a jamais été élucidé, ont réclamé mercredi 16 décembre de nouvelles expertises ADN à la justice, dans un dossier où plusieurs témoins ont récemment été entendus.
"Nous avons soumis à la chambre de l'instruction (de la Cour d'appel de Dijon, où est instruit le dossier) différentes demandes à caractère scientifique", a indiqué à l'AFP Me Thierry Moser, l'un des avocats des parents de Grégory, Christine et Jean-Marie Villemin.
Selon une source proche du dossier, il s'agit notamment d'"une recherche d'ADN de parentèle" ainsi que d'une autre portant sur la possibilité, à partir de matériel génétique, de dresser le "portrait robot" d'une personne, par exemple "la couleur des cheveux, des yeux".
La recherche en parentèle, qui compare un ADN avec d'autres susceptibles d'être issus de la même parenté, avait été employée avec succès en 2012 dans l'enquête sur la mort d'Élodie Kulik, violée et assassinée dix ans plus tôt.
Selon Me Moser, "nous aurons une décision d'ici trois, quatre semaines (...) Nous pensons que ces investigations scientifiques sont de nature à faire avancer très, très fortement" le dossier, alors que les précédentes investigations scientifiques, notamment génétiques, avaient été vaines.
"Nous sommes raisonnablement optimistes sur l'éventualité d'un procès criminel dans deux ou trois ans", a-t-il ajouté.
(Avec AFP)