"Vacances apprenantes" : ce qui attend nos enfants

30 juin 2020 à 7h29 par Iris Mazzacurati avec AFP

WIT FM
Le but de ce dispositif? "S'amuser tout en rattrapant une partie de ce qui n'a pas pu être fait pend
Crédit : Pixabay

La crise sanitaire et le confinement ont laissé des lacunes dans l'apprentissage de nombreux enfants. Le ministère de l'Education a donc mis en place le dispositif « vacances apprenantes ». De quoi s'agit-il exactement ? Explications.

Le ministère de l'Education a annoncé début juin le déblocage de 200 millions d'euros pour financer le dispositif "vacances apprenantes", qui doit permettre à "un million" d'élèves de rattraper pendant l'été le retard accumulé depuis le début du confinement.

Ce dispositif doit permettre à tous les enfants de partir en vacances pour "s'amuser tout en rattrapant une partie de ce qui n'a pas pu être fait pendant l'année scolaire" marquée par la fermeture des écoles pour cause d'épidémie, a déclaré le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer dans un entretien au quotidien Ouest-France.

"Nous allons mettre 200 millions dans quatre opérations qui permettront à un million d'enfants et de jeunes d'avoir des vacances épanouissantes et éducatives, entièrement gratuites pour les familles les plus modestes, dont les enfants seront prioritaires", ajoute M. Blanquer. 

Ce plan vise à lutter contre les retards et "les risques de décrochage" scolaire, mais aussi à "venir en appui aux familles", alors qu'"en temps normal, environ un enfant sur trois ne part pas en vacances", souligne un communiqué du ministère. 

Des colonies de vacances apprenantes

Le gouvernement souhaite notamment financer "250 000 départs" en colonies de vacances "apprenantes", dont "200 000" places réservées à des "jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville", précise dans le même entretien à Ouest-France le secrétaire d'Etat à la Jeunesse Gabriel Attal.

Ces colonies de vacances, destinées aux 3-17 ans, bénéficieront aussi aux enfants de personnels "indispensables à la gestion de la crise sanitaire" ou ceux "ayant décroché de l'enseignement à distance faute d'équipement Internet", selon le ministère. 

"Jeu pédagogique" et "remobilisation scolaire" pour les élèves décrocheurs seront également au programme des centres aérés "apprenants", qui pourraient accueillir 300 000 enfants, selon M. Attal.  

Le gouvernement promet "une aide ponctuelle exceptionnelle de 30 millions d'euros" aux collectivités territoriales "afin de faciliter l'ouverture des accueils de loisirs, d'augmenter leurs capacités d'accueils ou de renforcer les contenus pédagogiques", indique le communiqué du ministère.

Quelque "50 000" jeunes de moins de 17 ans sont également appelés à faire "l'école ouverte buissonnière" cet été, "à la campagne ou en zone littorale à la découverte de la nature et du patrimoine local", affiche Jean-Michel Blanquer.  

2 500 établissements scolaires ouverts cet été

Le ministre table par ailleurs sur l'ouverture estivale de 2 500 établissements scolaires, de la primaire au lycée, dans les villes et les territoires ruraux, pour des activités de soutien scolaire auprès de 400 000 élèves.  

Pour ces "écoles ouvertes", auparavant limitées aux quartiers prioritaires de la ville, "il nous faudra 25 000" enseignants, "soit cinq fois plus qu'aujourd'hui", estime Jean-Michel Blanquer. 

Début mai, en plein confinement, Emmanuel Macron avait appelé à "réinventer" un "été différent" pour les jeunes ne pouvant partir en vacances, notamment ceux "issus de l'immigration" dont les familles ne pourront pas retourner dans leur pays d'origine cet été à cause du coronavirus. 

Le gouvernement, associé aux conseils régionaux volontaires pour participer, a par ailleurs prévu de distribuer 300 euros de chèques vacances à quelque 250 000 familles aux revenus modestes.

Cette aide est destinée aux familles des professions ayant été "en première ou en deuxième ligne" de la crise épidémique, et qui "ont droit à un temps de repos et de retrouvailles familiales", a souligné l'entourage de M. Attal, citant les aide-soignants, les éboueurs ou encore les caissières de la grande distribution. Le dispositif coûtera 25 millions d'euros à l'Etat et environ 15 millions aux collectivités locales participantes.