Pâques : les artisans-chocolatiers et le "fait-maison" ont la côte
15 avril 2022 à 17h09 par Clara Echarri
Pâques approche ! Et si la chasse aux oeufs fait toujours son petit effet, le "fait-maison" séduit de plus en plus. Les artisans-chocolatiers sont aussi plébiscités, avec des produits de qualité.
Cette année, pour Pâques, allez-vous choisir des petits oeufs, une grosse pièce garnie, ou tout à la fois ? Allez-vous acheter vos chocolats en supermarché, chez un chocolatier, ou les créer vous-même ? Ce ne sont pas les options qui manquent.
Depuis la fin de la crise sanitaire, "on a vu un regain d'activité, et une évolution des goûts" explique Sandra Mourton, responsable chez Cadiot-Badie. Ce chocolatier bordelais existe depuis 1826 et est surtout connu des locaux pour ses "diamants" et "guinettes," raisons ou cerises alcoolisées et chocolatées. "Après le confinement, les gens se sont plus tournés vers le chocolat artisanal. Et ils se font plus plaisir : le panier moyen est plus élevé".
A Pâques, en plus des habituels chocolats, les trois boutiques de Bordeaux, Pessac et gradignan se remplissent de sujets en tout genre : poules, cloches, lapins...mais aussi poissons, puisque le thème de cette année est "les poissons polissons". Chocolat noir, au lait, blanc... pâte d'amande, pralinés... il y en a pour tous les goûts. Quatre tonnes de chocolats sont utilisées à Pâques, et 18 000 moulages sont réalisés : cette période est la deuxième plus importante après Noël.
Tous les chocolats sont fabriqués dans l'atelier de Pessac : face au développement et au succès de Cadiot-Badie, la production y a été relocalisée. 15 personnes travaillent à Pâques pour fabriquer les chocolats qui orneront nos tables.
Fabriquer ses oeufs
Mais tout le monde ne veut pas acheter. Après le récent scandale autour des chocolats Kinder, et des suspicions de contaminations à la salmonelle, le "fait-maison" est d'autant plus privilégié. Un effet qui se voit chez Zodio, magasin de décoration et de cuisine. Caroline Deprat est responsable de rayon : "Les clients sont plus attentifs à la qualité, et à la composition des produits. Ici, ils achètent une base de bonne qualité : même si elle n'est pas forcément du même niveau que les chocolatiers, elle est meilleure que les industriels."
Le Covid a, là aussi, eu un impact : "le chocolat est vraiment devenu la valeur refuge, avec ce côté réconfortant". Autre facteur de la hausse du "fait-maison", les émissions de cuisine à la télévision : "ça a 'vulgarisé', si on peut dire, la fabrication. Faire maison fait moins peur, les clients réalisent que c'est possible, et il y a le plaisir d'offrir quelque chose que l'on a fait soi-même".
La plus grande difficulté ? "Le tempérage! Les clients se sont professionnalisés au fil des années. Au début, ils ne sont pas forément équipés. Une fois qu'ils ont tout ce qu'il faut, c'est vraiment cette étape qui fait peur !" sourit Caroline Deprat.
Vous pouvez retrouver cet article et d'autres interviews dans notre podcast consacré aux chocolats de Pâques, juste ici.