Pessac : La mosquée Al-Farouk restera ouverte

27 avril 2022 à 12h07 par Matthieu Morin

Un Coran dans une mosquée - image d'illustration
Un Coran dans une mosquée - image d'illustration
Crédit : pixabay

Le Conseil d’État a tranché en dépit des recours de la préfecture de Gironde et du ministère de l’Intérieur

Voilà quasiment deux mois que cette affaire secoue les fidèles de la mosquée Al-Farouk de Pessac. Un petit rappel des faits s’impose, tout commence le 24 février 2022, lorsque la préfecture de Gironde annonce dans un communiqué engager une procédure contradictoire en vue de la fermeture de la mosquée Al Farouk. D'après la préfète de la Nouvelle-Aquitaine, “la mosquée […] promeut un islam radical et véhicule une idéologie salafiste.” La menace d’une fermeture temporaire de 6 mois est évoquée. Le 14 mars, un arrêté préfectoral tombe et ordonne la fermeture de la mosquée pour une durée de 6 mois, quelques jours avant le début du Ramadan. Rapidement, l’association Rassemblement des Musulmans de Pessac s’interpose et lance un recours au tribunal de Bordeaux pour faire appel de la décision émise par la préfecture. La justice bordelaise donnera raison à l’association, la mosquée reste ouverte. Dix jours plus tard, le 24 mars, le ministère de l’Intérieur se penche sur l’affaire et saisit le Conseil d’État, juridiction suprême de l’ordre administratif.

 

Lorsque l’affaire passe devant le Conseil d’État, des dizaines de fidèles se sont rendus en bus à Paris pour soutenir l’association et leur mosquée. Finalement, ce mardi 26 avril, une ordonnance a été rendue, estimant que la préfecture “a pris une mesure de police qui porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte”. Il n’y a pas de provocation  la haine selon le Conseil d’État. La mosquée Pessacaise s'est évidemment réjouie de cette victoire après que le recours du ministère de l’Intérieur ait été rejeté. De son côté la préfecture n’a, à ce jour, pas commenté cette décision.