Vague de froid : les vignerons s'inquiètent des conséquences

30 mars 2022 à 14h39 par Clara Echarri

Vignes froid
Les vignerons redoutent un épisode de gel comme en avril 2021.
Crédit : Pixabay - Image d'illustration

Après les températures élevées de la semaine dernière, une vague de froid est attendue pour ce début du mois d'avril. Dans les vignes, les bourgeons ont déjà commencé à pousser, faisant craindre des dégâts.

Les viticulteurs sont inquiets. Les modèles météo annoncent une vague de froid pour ce début du mois d'avril, avec des températures entre -2°C et -6°C. Problème, la semaine précédente a été trop chaude : les températures anormales pour la saison ont déjà fait sortir voire s'ouvrir les bourgeons. Le gel risque donc de leur être fatal, sur une vigne déjà traumatisée par le fort épisode d'avril 2021.

Il lui faut en effet du temps pour "récupérer" : les conséquences se ressentent sur plusieurs années. Et les ceps avaient été particulièrement touchés l'an dernier : certains domaines avaient perdu jusqu'à 80% de leur production. 

S'équiper pour protéger

Jean-Marie Fabre, président des vignerons indépendants de France, espère "que les modèles se trompent". "Nos vignerons sont prêts à déployer tous les outils, que ce soit les tours anti-gel, les bougies, filets qui permettent de réchauffer, que ça soit autour des ventilos ou des éoliennes...la semaine dernière a tellement rebattu les cartes en matière de précocité qu'effectivement, si les gelées devaient avoir lieu à la hauteur de ce qui est annoncé, elles impacteront forcément la récolte 2022". 

Les vignerons s'attendent également à "passer de longues heures et de longues nuits de veille" pour protéger leurs vignes. Mais tous les viticulteurs ou vignerons n'ont pas forcément pu s'équiper contre le froid, faute de moyens. "Entre la crise sanitaire et la crise climatique, les revenus ont nettement baissé ces dernières années" explique Jean-Marie Fabre. Moins de vente, moins de rentrées d'argent, et donc moins de possibilité d'investissements. 

Même si les travailleurs de la vigne sont habitués à faire face aux aléas de la nature et à vivre avec le changement climatique, la situation semble se compliquer d'année et année. Le rendement 2021 était déjà moindre, ils espèrent donc que celui de 2022 arrivera à être "correct".