Opération péage gratuit des taxis sur l'A10 : bras de fer avec Vinci

2 février 2024 à 16h27 par Élodie Quesnel

Les taxis en colère lors de la mobilisation à Bordeaux, le lundi 28 janvier 2024
Les taxis ont prévus quelques opérations pour se faire entendre
Crédit : Élodie Quesnel / Rédaction WitFm

Une poignée de taxis, non syndiqués, a décidé de manifester sa colère contre la nouvelle convention de la CPAM en organisant ce vendredi 2 février, à partir de 18h, une opération péage gratuit à Virsac sur l'A10, dans le sens Paris-Bordeaux.Mais Vinci, gestionnaire du péage, ne l'entend pas de cette oreille.

"On veut se faire entendre mais sans pour autant embêter les gens". Rémi, taxi bordelais depuis 9 ans est à l'initiative de l'opération péage gratuit sur l'A10 à Virsac qui devait débuter à 18h, ce vendredi 2 février, dans le sens Paris-Bordeaux. "Pour la cause des taxis mais aussi pour la cause patriotique", avance Rémi.

Problème, Vinci, gestionnaire du péage, ne l'entend pas de cette oreille. Il a assigné un huissier sur place. Si jamais les taxis lèvent les barrières, il leur en coûtera de leur poche le prix du passage de chaque véhicule. Une somme qui pourrait vite approcher des centaines de milliers d'euros. C'est donc un bras de fer qui s'est mis en place. Le groupe de taxis en colère négocie pour lever les barrières et faire passer gratuitement les voitures mais faire payer les camions. Et ça jusqu'à lundi matin 5h. Mais Vinci n'est pas d'accord et leur propose une levé de barrière jusqu'à ce vendredi soir 21h. Une soixantaine de taxis ont rejoint le mouvement.

Pas de blocages des automobilistes

La cause de cette nouvelle mobilisation : la déception des réponses apportées lundi 28 janvier, après une réunion entre les syndicats, la préfecture de Gironde, l'Agence régionale de santé et la Caisse primaire d'assurance maladie. Pas moins de 700 taxis avaient mené tout au long de la matinée une opération escargot sur la rocade bordelaise, les quais et les boulevards pour montrer leur mécontentement face à la nouvelle convention que la CPAM devait leur faire signer pour le transport des malades. Les taxis refusaient de la signer car ne figurait pas le nouveau pourcentage de remise sur la course octroyé à la CPAM.

Face à l'échec des négociations, une poignée de taxis, non syndiqués, ont décidé de se mobiliser. "Nous avons voulu rejoindre le mouvement des agriculteurs. Mais de leur côté, ils ne voulaient pas de cette convergence de causes. On a donc pris exemple sur les taxis de Marseille qui, avaient prolongé leur mouvement en organisant une opération péage gratuit sur l'A8", explique Rémi. "On s'est dit la solution est là."

Alors, Rémi a décidé de fédérer ses collègues pour organiser la même opération cette fois en Gironde, au niveau du péage de Virsac sur l'A10. Si au début, ils voulaient partir sans les syndicats, ils ont finalement fait appel à eux pour organiser ce mouvement pour que tout soit en règle. "La CGT, la STB et la STMBG nous ont aidé à déposer un préavis de grève." 

Préavis illimité car l'idée est de durer dans le temps. "Pour le moment sur Whatsapp dans le groupe que nous avons constitué entre chauffeurs taxis, nous avons une centaine de personnes qui sont prés à se mobiliser. Nous allons nous retrouver à 17h15 sur l'A10 sur l'aire de Meillac, dans le sens Bordeaux-Paris. Puis nous rejoindrons le péage de Virsac pour s'installer dans le sens Paris-Bordeaux pour ouvrir les barrières et laisser les automobilistes passer gratuitement sans les bloquer. Nous allons ensuite nous relayer jour et nuit pour faire durer le mouvement."

L'idée de cette nouvelle mobilisation : se faire entendre de la CPAM mais aussi être "l'étincelle", "l'inspiration" pour les taxis des autres départements français. Et que cette action devienne nationale. "C'est la cause des taxis mais c'est aussi ue cause patriotique. On veut aussi, avec cette mobilisation, s'insurger contre la dégradation du pouvoir d'achat des français."