Bassin d'Arcachon : les ostréiculteurs continueront à se battre pour obtenir une indemnisation

19 janvier 2024 à 16h50 par Élodie Quesnel

Alain Poueydebasque, ostréiculteur depuis plus de 20 ans à Gujan Mestras
Alain Poueydebasque, ostréiculteur depuis plus de 20 ans à Gujan Mestras
Crédit : Rédaction Wit Fm

Depuis ce vendredi 19 janvier, 9h, les ostréiculteurs du Bassin d'Arcachon et du Banc d'Arguin peuvent pêcher et vendre leurs huîtres. Le préfet de Gironde a levé l'interdiction après des analyses positives des eaux du bassin. La profession soulagée par cette réouverture, espère retrouver ses clients dès ce premier week-end et bataille toujours être indemnisée.

9h30 dans la cabane de l'ostréiculteur Alain Poueydebasque ce vendredi 19 janvier, à Gujan Mestras. Avec son ouvrier et son apprenti, Alain s'active pour remettre en route sa machine qui lui permettra d'emballer ses huîtres pour les mettre en vente dès ce week-end sur les trois marchés où il a ses habitudes. Dernières vérifications sur la machine qui n'a pas été allumée depuis près d'un mois.

Le 27 décembre dernier, le couperet tombait. La pêche, vente et consommation des huîtres étaient interdites suite à un arrêté de la préfecture de Gironde. Des analyses avaient révélé la présence du norovirus dans les coquillages du bassin et du Banc d'Arguin, entrainant, au lendemain des fêtes de Noël, une vague d'intoxication alimentaire, avec des symptômes similaires à ceux de la gastro.

Un coup dur pour les ostréiculteurs à la veille du réveillon du nouvel An. Un manque à gagner de 5 millions d'euros selon le Comité Régional de conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA). "Pour ma part, sur ce week end du réveillon, j'ai perdu entre 5000 et 7000 euros", explique Alain Poueydebasque, ostréiculteur depuis deux décennies à Gujan Mestras. "Les trois week-end où je n'ai pas pu me rendre sur les marchés, on va dire que j'ai perdu environ 2000 euros par week-end. Pour tenir, j'ai dû piocher dans mes économies." Le professionnel espère retrouver ses clients sur les trois marchés où il se rend chaque week-end. "Je reste anxieux. Même si j'ai des clients fidèles, les gens vont rester craintifs et n'achèteront peut être pas tout de suite des bourriches d'huîtres."

Du côté du Comité régional de conchyliculture, on ne se fait pas d'illusion. Cet épisode a écorné l'image de la profession. "Nous allons devoir communiquer d'avantage auprès des clients", confirme Olivier Laban, président du CRCAA. "La région Nouvelle Aquitaine nous a proposé de nous aider à monter une campagne de communication à destination de la population. On veut tenter de rassurer nos clients. Si le préfet a donné son feu vert, c'est que les analyses sont bonnes."

Si la vente des huîtres est de nouveau autorisée, la bataille n'est pas terminée pour les ostréiculteurs. "Nous ne lâcherons pas l'affaire concernant notre demande d'indemnisation pour le manque à gagner durent le week-end du nouvel An", affirmait vendredi matin Olivier Laban. "Nous avons envoyé une lettre cette semaine au Premier Ministre, Gabriel Attal, sur notre situation. Nous sommes dans le flou car avec le remaniement nous n'avons plus, pour le moment, de secrétaire d'État à la Mer, ce qui bloque l'avancée de notre dossier d'indemnisation. Mais on le laissera pas mourir la situation."

Olivier Laban (à gauche) est le président du Comité régional de Conchyliculture
Olivier Laban (à gauche) est le président du Comité régional de Conchyliculture
Crédit : Elodie Quesnel