Cénac : une réunion en visio a été proposée avec l'Elysée

12 mai 2023 à 17h03 par Élodie Quesnel

La Maire de Cénac a envoyé son écharpe tricolore à Emmanuel Macron en signe de contestation
La Maire de Cénac a envoyé son écharpe tricolore à Emmanuel Macron en signe de contestation
Crédit : Facebook Catherine Veyssy

Après la démission du maire de Saint-Brévin en Loire-Atlantique, le mal être de ses collègues se fait ressentir se fait entendre un peu partout dans l'hexagone. A l'image de l'édile de Cénac, en Gironde, Catherine Veyssy.

C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le maire de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique a donné sa démission. Après plusieurs semaines de menaces et de harcèlement de la part de mouvances d'extrême droite opposés à un projet de centre d'accueil de demandeurs d'asiles au coeur de la commune. Le logement du premier élu avait même été, en partie, incendié en mars dernier. Le maire de la commune de Loire-Atlantique dénonçait un manque de soutien de la part de l'État après cette agression et ces menaces.

Le mal être des maires de l'Héxagone

Un manque de soutien que confirme la maire de Cénac, en Gironde, Catherine Veyssy. Touchée par la démission de son confrère, elle a décidé d'écrire une longue lettre au Président de la République et de lui joindre son écharpe tricolore.

 

C'est un raz-le-bol qui ressort de ce long texte et un problème sous-jacent qui est une nouvelle fois exprimé. "La situation dans laquelle sont les maires, témoigne d'une démocratie qui disfonctionne. On nous en demande toujours plus au niveau administratif. On doit faire tampon avec des citoyens qui, au fil des ans, ont perdu pour certains le sens du vivre ensemble. On est de plus en plus sur du chacun pour soi. Et des citoyens en colère aussi face à l'État", nous confiait quelques heures après l'envoi de sa lettre Catherine Veyssy. 

Depuis plusieurs mois, la maire de Cénac et ses collègues des autres communes constatent les dérives. Insultes et agression en tout genre. Des faits qui, parfois, ne sont pas punis par la justice. "On a l'impression de ne pas être soutenu, alors que nous sommes en première ligne et que nous avons toujours plus de responsabilités administratives." S'ajoute à ça une baisse de postes de personnel administratif depuis plusieurs années qui augmente la charge de travail.

Ce que demande Catherine Veyssy, c'est une vrai reconnaissance salariale et de statut des maires. "Permettre à ceux qui s'engagent de s'engager à fond et de pouvoir subvenir à leur besoin sans avoir besoin d'avoir un travail à côté. Le métier de maire, c'est un travail qui demande 100% de notre temps." Car la maire de Cénac le craint, si rien n'est fait, il y aura des dysfonctionnements. "C'est déjà ce que l'on a pu voir lors des dernières élections municipales. Certaines communes n'arrivaient pas à trouver de candidats. Si l'État ne prend pas le problème à bras le corps, c'est simple, soit on aura toujours les mêmes candidats qui se présenteront, soit on aura des maires qui démissionneront en plein mandat car ils ne supporteront pas la charge de travail."

Une réunion en visio avec l'Elysée

Le gouvernement aurait-il pris conscience du mal-être des maires ? De nombreux messages ont été diffusés sur les réseaux sociaux après la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins. Le coup de colère de Catherine Veyssy a aussi fait réagir dans les plus hautes instances. Ce vendredi matin, elle a reçu un coup de fil d'un conseiller d'emmanuel Macron. "Il m'a proposé de venir à Paris, à l'Elysée pour parler avec le Chef de l'État de la situation. On a finalement convenu d'une visio pour que je puisse convier d'autres maires des communes de Gironde." La date reste à être établie.