Gironde : l'UMIH 33 attentive au #Balancetonbar

17 novembre 2021 à 18h02 par Clara Echarri

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Le mouvement #Balancetonbar prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux.
Crédit : Pixabay - Image d'illustration

Le Hashtag #Balancetonbar a pris de l'ampleur ces derniers jours. Si le mouvement a débuté à Bruxelles, il se répand désormais en France. La Gironde est aussi concernée : l'UMIH33 se dit prête à réagir.

Depuis début novembre, le hashtag #Balancetonbar prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux, et notamment sur Instagram. Un compte du même nom a commencé à répertorier des témoignages, essentiellement à Bruxelles, où des usagers ont été drogués à leur insu. La plupart des récits sont faits par des femmes, et beaucoup racontent les agression sexuelles voir lz viols qui ont suivi cette ingestion involontaire de drogue. Certains témoignages désignent des clients du bar, d'autres du personnel : souvent, les mêmes établissements reviennent dans les récits. D'autres comptes, classés par ville ("balance ton bar Bordeaux", "balance ton bar Lyon" "balance ton bar Montepellier", etc.) commencent également à voir le jour, et sont alimentés en récits au fil des semaines. 

L'UMIH33 (Union des Métiers et des Industries de l'hôtellerie) surveille de près l'émergence de ces témoignages, d'autant que certains concernent directement des établissements de Gironde ou bordelais. Par la voix de son président Laurent Tournier, l'organisme explique réfléchir à des mesures concrètes : "on a une branche spécifique pour les bars et les discothèques, et on travaille déjà avec Bordeaux la Nuit, qui est familier avec ce genre de problématiques". 

Concrètement, quelles actions peut prendre l'UMIH33 ? "Ce sont des actions qui peuvent s'appliquer au niveau national. D'une part, il y a tout le côté sensibilisation : on incite les personnes à faire attention à leur verre, à ne pas le laisser traîner ... mais c'est difficile, ce sont généralement des endroits où l'on fait la fête, où il y a beaucoup de monde... on réfléchit à des opercules, des pailles que les bars pourraient mettre sur les verres pour éviter tout ajout au moment où la consommation est servie". 

Créer un faux nom de cocktail pour signaler aux serveurs et serveuses que l'on a un problème, comme au Québec ? Pourquoi pas, les choses qui fonctionnent ailleurs "seront à explorer" indique Laurent Tournier. 

Quelques témoignages évoquent même des comportements déplacés directement de la part du personnel de certains bars. "Il ne faut pas généraliser, la grande majorité du personnel est compétent et formé sur la question. On continue dans tous les cas la sensibilisation". A surveiller également selon Laurent Tournier, les individus présents dans les établissements qui sont "régulièrement signalés comme ayant un comportement inaproprié". 

Parmi les éléments qui reviennent aussi dans les temoignages, la difficulté ensuite d'être "pris au sérieux" lorsque l'on signale avoir été drogué. Beaucoup de récits évoquent un interlocuteur culpabilisateur : "tu avais juste trop bu". D'autant qu'aux analyses, le GHB ne laisse aucune trace dans l'organisme après ingestion, et la victime ne se souvient généralement de rien : la substance est d'ailleurs surnommée "drogue du violeur".