L’intelligence artificielle, formidable outil pour la défense de la biodiversité ?
6 avril 2023 à 7h00 par Lucas Pierre
L’intelligence artificielle et l’environnement. À quel point est-elle consommatrice… et est-elle positive ou négative pour la planète ?
C’est l’une des questions majeures qui entourent notre utilisation du numérique aujourd’hui, lors que le digital a littéralement bouleversé nos modes de consommation et peut donner l’impression d’être beaucoup moins polluant que nos anciennes méthodes. En raison, notamment, de son aspect dématérialisé. Mais l’impact environnemental du numérique n’est pourtant pas à négliger. On considère qu’il représente aujourd’hui environ 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dit comme ça, c’est peu, mais ce chiffre reste non-négligeable ! D’autant qu’on peut considérer que la pollution liée au numérique tend à augmenter. En cause, par exemple : l’apparition et la démocratisation des intelligences artificielles, très gourmandes d’un point de vue énergétique.
Frédéric Bordage est le fondateur de GreenIT, un collectif qui s’intéresse « à un avenir numérique alternatif, plus enviable pour nos enfants » peut-on lire sur le site. Pour lui, s’il y a beaucoup d’éléments qui vont en défaveur, d’un point de vue environnemental, de l’intelligence artificielle, il y a aussi d’importants bénéfices à en tirer. Capable de calculer un nombre de données gigantesque en très peu de temps, « l’intelligence artificielle va être intéressante pour détecter ce qu’on appelle des signaux faibles » explique Frédéric Bordage. « C’est-à-dire de petits artéfacts statistiques, qui sont pourtant des signaux intéressants, précurseurs de quelque chose » ajoute-t-il.
Il développe : « On va pouvoir appliquer ce type de situation pour détecter des signaux faibles qui vont être, par exemple, des précurseurs du déclenchement d’un basculement dans un équilibre d’un écosystème. L’intelligence artificielle est surtout intéressante pour faire des calculs sur de très grands jeux de données, pointer du doigt des problématiques qu’on n’a pas su détecter avec notre cerveau humain, ou confirmer des intuitions, mais les confirmer de façon objectif ».