L'IVG inscrite dans la Constitution : le planning familial de Gironde ne crie pas victoire après l'annonce d'Emmanuel Macron

Publié : 30 octobre 2023 à 14h42 par Élodie Quesnel

Annie Carraretto lors de la venue de la ministre à l'Egalité femme-homme, Bérangère Couillard
Annie Carraretto lors de la venue de la ministre à l'Egalité femme-homme, Bérangère Couillard
Crédit : Elodie Quesnel

Un projet de loi doit être déposé cette semaine pour inscrire l'IVG dans la Constitution. l'annonce a été faite ce dimanche 29 octobre 2023 par Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter). Le Planning familial de gironde qui milite pour cette inscription prend cette annonce avec des pincettes. Explications.

La question avait été abordée par Emmanuel Macron le 8 mars dernier, à l'occasion de la Journée des droits des femmes. Le Président de la République avait pris l'engagement d'inscrire la liberté de recourir à l'avortement pour les femmes en France dans la Constitution. C'est ce dimanche 29 octobre, sur le réseau social X (ex-Twitter) que le chef de l'Etat a annoncé vouloir déposer dans la semaine, un projet de loi allant dans ce sens pour une mise en place en 2024.

Pour autant, au Planning familial de Gironde, on ne crie pas victoire après cette annonce. Car le sujet est un peu plus complexe qu'il n'y parait. Les mots employés pour la rédaction de cette loi sont importants pour Annie Carraretto, co-présidente de l'association girondine. "Nous voulons que le mot "droit" pour garantir le recours à l'IVG soit employé dans l'écriture de la loi, comme le voulait les députés et non pas le mot "liberté", comme voulu par les sénateurs. Car "liberté", c'est un mot qui peut être galvaudé, qui n'a rien de contraignant sur la garantie du droit. Il y a donc une importance dans le choix des mots."

Le Planning familial va donc être amené dans les prochaines semaines à rencontrer les parlementaires pour leur expliquer l'importance que l'association apporte aux mots et pour faire entendre leur parole. Annie Carraretto est aussi revenue sur les propos de Marine Le Pen suite à l'annonce d'Emmanuel Macron. "Elle répète à longueur de temps que c'est un non-sujet, pourtant aujourd'hui des militants d'extrême droite qui ne cesse d'agir contre ce droit à Bordeaux. Et on voit que dans tous les pays où la droite conservatrice ou d'extrême droite est arrivée au gouvernement, les droits des femmes et des minorités ont été remises en cause. On ne peut pas croire qu'en France ça sera différent. D'où l'importance des mots sur cette loi à inscrire dans la Constitution."