Des coursiers à vélo veulent concurrencer Deliveroo à Bordeaux

18 août 2017 à 8h14 par Diane Charbonnel

WIT FM

Fatigués de se battre pour leurs conditions de travail, une dizaine de coursiers à vélo de Bordeaux ont le projet de monter une entreprise de livraison à domicile. L'objectif est de concurrencer Deliveroo, Foodora et UberEATS.

Ils en ont marre de se battre pour leurs conditions de travail. Dix coursiers à vélo de Bordeaux ont décidé de reprendre leur indépendance en créant leur propre entreprise de livraison de repas à domicile.

« Nous allons essayer de créer notre propre plateforme sous la forme d’une SCOP, une société coopérative et participative » explique Arthur Hay, secrétaire général du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde. « Nous pourrions travailler en tant que salariés et non plus en tant qu’auto-entrepreneurs comme c’est le cas aujourd’hui avec les plateformes existantes.» Les livreurs travailleraient en contact direct avec les restaurants de la ville. L’objectif est aussi de prouver qu’ils n’ont pas besoin de Deliveroo, de Foodora ou de UberEATS. 

Mais pour l’instant rien n’est encore signé. Le projet se construit petit à petit. « On ne s’emballe pas trop, on sait qu’il va falloir encore patienter quelques mois avant que la SCOP ne voit le jour. »

5 euros la course

Mi-août, une centaine de coursiers de Deliveroo à Bordeaux a reçu un avenant à son contrat. Il explique qu’à partir du 28 août, ils ne seront plus payés qu’à la course : 5 euros la commande. Des conditions de rémunérations moins avantageuses puisqu’ils sont aujourd’hui payés 7,50 euros de l’heure et reçoivent entre 2 et 4 euros de plus par course. Deliveroo est très clair, les coursiers qui ne signeront pas l’avenant ne travailleront plus pour la plateforme.

Des manifestations partout en France

Certains ont décidé de ne pas céder à la pression. Plusieurs manifestations ont déjà été organisées à Bordeaux comme partout en France. D’autres sont prévues le dimanche 27 août. Pour le moment, les coursiers n’ont reçu aucune réponse de Deliveroo. « On veut leur faire comprendre que sur ces 5 euros qu’ils nous donnent, nous avons des charges à payer », poursuit Arthur Hay.

Un autre problème se pose avec cette rémunération à la course, les livreurs ne sont pas sûrs d’être payés. « Si nous n’avons aucune commande dans la journée, nous repartons bredouille. »

Les coursiers demandent à Deliveroo de revoir ses tarifs à 7,50 euros la course et d’assurer un minimum de deux commandes par heure.