Discours sur les séparatismes : les 5 axes du projet de loi

Publié : 2 octobre 2020 à 10h56 par Iris Mazzacurati

WIT FM
Emmanuel Macron, aux Mureaux le 2 octobre, lors de son discours sur les sépératismes.
Crédit : Capture écran BFMTV

Lors de son discours sur les séparatismes, extrêmement attendu et plusieurs fois reporté, Emmanuel Macron a présenté son projet de loi, reposant sur 5 axes principaux.

Vendredi 2 octobre, aux Mureaux dans les Yvelines, Emmanuel Macron a énoncé les 5 "piliers" sur lesquels va reposer le projet de loi "visant à consolider la laïcité" qui sera présenté au Conseil des ministres le 9 décembre prochain.

1er axe : Obligation de neutralité religieuse applicable aux agents publics et aux salariés

"L'obligation de neutralité sera applicable aux agents publics dans le cadre évidemment de leur action, mais surtout elle sera étendue aux salariés des entreprises délégataires, ce qui n'était pas clairement le cas" jusqu'à présent.

2e axe : Modalité de dissolution des associations élargie

"Celles et ceux qui portent ce projet de séparatisme islamiste" ont "investi le champ associatif" qu'ils ont identifié comme "l'espace le plus efficace pour diffuser leurs idées". Désormais, les motifs de dissolution des associations, jusque-là "très limités", seront "étendus" à d’autres motifs comme "atteinte à la dignité de la personne" ou "pressions psychologiques ou physiques".

"Toute association sollicitant une subvention auprès de l'État ou d'une collectivité territoriale" devra signer un "contrat de respect des valeurs de la République" représentant une "charte de la laïcité". Si cette charte était rompue, les responsables devront rembourser l’argent obtenu.

3e axe : L’école obligatoire dès 3 ans

"J'ai pris une décision sans doute l'une des plus radicales depuis les lois de 1882 et celles assurant la mixité scolaire entre garçons et filles en 1969".

Dès la rentrée 2021, l’instruction à l’école sera obligatoire dès 3 ans ; "l'instruction scolaire à domicile sera strictement limitée, notamment aux impératifs de santé".

Emmanuel Macron également annoncé la fin des ELCO, les enseignements en langues et cultures d’origine gérée par le pays d’origine, et souvent en inadéquation avec les valeurs républicaines.

Les écoles hors contrat feront l’objet d’un enseignement encore renforcé.

Par ailleurs, le président a plaidé pour "enseigner davantage la langue arabe à l'école" ou "dans un périscolaire que nous maîtrisons" car "notre jeunesse est aussi riche de cette culture plurielle".

4e axe : "Bâtir un Islam des lumières"

Emmanuel Macron souhaite libérer l’Islam en France des influences étrangères : Les Imams ne seront plus fournis par des pays étrangers. "Nous allons nous-même les former, en France."

Les mosquées seront obligées de se mettre en accord avec la loi de 1905, "plus intéressante pour elle fiscalement, mais aussi plus surveillée", afin de mettre fin à un système d’opacité de financement étranger. "Ce n’est pas interdire les financements de l’étranger, c’est l’encadrer."

L'État promet également de "s'engager et soutenir ce qui doit, dans notre pays, permettre de faire émerger une meilleure compréhension de l'Islam", annonçant la création d'un "institut scientifique d'islamologie" et de "postes supplémentaires dans l'enseignement supérieur".

5e axe : Faire aimer la République

"Nous avons un « devoir d’espoir ". Et cela passe par le renforcement du travail autour de « l’égalité des chances. »

"La République, c’est à la fois un ordre et une promesse", a déclaré le président de la République , annonçant de prochaines décisions qui iront beaucoup plus loin que ce qui a déjà été fait. En matière de logements, d’émancipation culturelle, écologique ou économique des quartiers, notamment dans le cadre du plan "France relance".