Un homme se déguise en femme pour comprendre le harcèlement de rue (vidéo)

28 octobre 2019 à 15h00 par A.L.

WIT FM
Antoine a pris conscience de la réalité du harcèlement de rue quand on est une femme.
Crédit : Capture d'écran YouTube

L'association "Ni Putes ni Soumises" a frappé fort. Le collectif vient en effet de dévoiler un court-métrage dans lequel un homme, déguisé en femme, découvre avec effroi le harcèlement de rue.

Ce n'est plus un secret : le harcèlement de rue, souvent envers les femmes, est malheureusement bel et bien présent. Afin de sensibiliser au mieux la société française contre ce nouveau fléau, l'association Ni Putes ni Soumises a tourné un court-métrage baptisé #ÀNotrePlace dans lequel Antoine, un Parisien de 23 ans, est déguisé en femme le temps d’une journée. Le but ? Prendre conscience du harcèlement de rue.

Ainsi, après deux longues heures de maquillage et de coiffure, le jeune homme est méconnaissable : contouring, faux seins, fausses fesses, la transformation est totale. Dans la peau de son personnage féminin, Antoine constate alors qu’une femme se fait sans cesse regarder dans la rue. Une fois dehors, l'homme grimé en femme confie se sentir peu en confiance. "La première fois que je suis sorti en femme, il y avait beaucoup de gens et je me suis senti extrêmement vulnérable", explique-t-il dans la séquence.

"La frange là, on dirait un film porno", "Je suis excité là", "Très beau cul"

Dans la vidéo, on voit le jeune homme déguisé en femme se faire aborder à de nombreuses reprises. "T’es belle", "ouais mademoiselle !", "Vous m’agressez de votre beauté" ou encore "La frange là, on dirait un film porno", "Je suis excité là" et "Très beau cul"constituent ainsi les nombreuses phrases que les passants lui lancent dans la rue ou dans le métro. "D’avoir tous les regards sur soi, c’est très déstabilisant pour une fille ou pour une personne en général. C’est quand même choquant d’avoir ce genre de comportement", confie alors Antoine, abasourdi, à la caméra. Le jeune homme, qui semble avoir pris conscience de la réalité du harcèlement de rue envers les femmes, témoigne alors : "Cette expérience a changé mon regard sur le quotidien des femmes. En tant que mec, on ne se rend pas compte de tout. Il y a des fois où oui j’ai pu soutenir des regards un peu trop longtemps sur une fille ou ça m’est arrivé de me retourner en me disant : ‘’Ouais !’. La fille en face, elle le vit vingt, trente, quarante fois dans la journée, chose que je ne savais pas forcément", avoue alors Antoine. 

À noter que la loi contre le harcèlement de rue ou dans les transports pénalise les "propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste" lorsqu'ils sont "dégradants, humiliants, intimidants, hostiles ou offensants". Ces faits sont passibles de 90 euros d'amende, et jusqu'à 1.500 euros en cas de circonstances aggravantes.