Volaille : Vers davantage d'élevage en bâtiment

7 octobre 2020 à 14h02 par Iris Mazzacurati avec AFP

WIT FM
La filière volaille française veut contrer les importations à bas coût.
Crédit : Pixabay - photo d'illustration

Les volaillers français ont annoncé, mercredi 7 octobre, vouloir développer davantage l'élevage standard, en bâtiment, dans l'espoir de "reconquérir" des parts de marché sur les produits importés, moins chers.

"Le développement va probablement s'orienter vers des productions standard, mais en améliorant les bâtiments", notamment en y introduisant de la lumière naturelle, a déclaré Jean-Michel Schaeffer, président de l'interprofession des volailles de chair (poulets, dindes, canards à rôtir...), l'Anvol, lors d'une conférence de presse.

Les professionnels disent entendre les demandes sociétales pour plus de bien-être animal, du plein air, des élevages moins denses, mais ces exigences ne se traduisent pas forcément au moment de passer à la caisse, relèvent-ils.

"On a essayé d'intégrer les attentes des citoyens, mais il faut d'abord répondre aux consommateurs" attirés vers les prix bas, affirme M. Schaeffer, qui préside également la Confédération française de l'aviculture, association spécialisée de la FNSEA.

En 2019, souligne l'Anvol, "près de 45% des poulets consommés en France provenaient de l'étranger, souvent des importations à bas coûts". Cette proportion augmente régulièrement ; elle était de 25% en 2000.

Pour "contrer" ces importations, la filière se trouve face à un "dilemme compliqué" : produire des volailles "qui répondent aux attentes sociétales en restant accessible", relève Anne Richard, directrice de l'Anvol. L'idée est d'y répondre en "faisant évoluer les systèmes de production standard".

La filière s'engage à faire en sorte que la moitié des volailles bénéficient de lumière naturelle d'ici à 2025 : 20% élevées avec un accès à l'extérieur (c'est aujourd'hui le cas pour 18% des volailles, en comptant les Label rouge et les bio) et 30% élevées dans un poulailler doté de fenêtres et de perchoirs (contre 15% aujourd'hui).

"En complément, la filière doit continuer à proposer des volailles d'entrée de gamme en production standard" pour répondre à la demande des industriels, des restaurants et des cantines, qui aujourd'hui importent massivement ces produits, insiste l'Anvol.