Périgueux : un Centre Médical de Soins Immédiats pour désengorger les urgences hospitalières
18 avril 2023 à 17h00 par Élodie Quesnel
Alors que de nombreux services d'urgences sont obligés de fermer leur porte pendant plusieurs jours faute de personnel médical suffisant, à Périgueux, c'est un tout nouveau centre qui a vu le jour en février. A mi-chemin entre cabinet médical et urgences, le Centre Médical de Soins Immédiats, CMSI, veut être la solution à l'engorgement des urgences.
Depuis le jeudi 13 avril et pour 10 jours, les urgences du centre hospitalier de Sainte-Foy-la-Grande, en Gironde ont baissé le rideau. La régularisation se fait via le Samu jusqu'au dimanche 23 avril, 8h. L'établissement n'est pas le seul à devoir faire face à de telles fermetures. Ce genre d'annonce se multiplie. La faute, la majorité du temps, à un manque de personnel médical pour assurer la prise en charge des patients. Des patients qui se tournent toujours plus vers les urgences pour palier au manque de médecins généralistes en ville comme à la campagne. Mais des structures se mettent en place pour tenter de parer à cette problématique.
Priorité aux "petites urgences"
Pas de prise de rendez-vous, pas de suivis de patients, peu d'attente et des soins sur des "petites urgences". Voila comment on peut résumer la mission des CMSI, Centre Médical de Soins Immédiats. Né en 2012, dans la tête d'un médecin généraliste, Loic Libot et de l'expert financier Boris Hirtzig, tout deux originaires de Nancy, où le premier CMSI a ouvert ses portes, ils comptent désormais 13 structures de ce type. Dont une à Périgueux qui depuis son ouverture en février 2023 ne désemplit pas.
Un tampon entre médecine de ville et urgences
Soulager les services des urgences : voila le but premier des CMSI. "Face à la surcharge des urgences nous récupérons les patients qui présentent des pathologies qui peuvent être traité rapidement", explique Loic Libot. "Une fièvre, une coupure qu'il faut recoudre ou alors une prise de sang qu'il faut faire rapidement. Autant de pathologies qui encombrent le planning des médecins des urgences qui normalement ne devraient se focaliser que sur les cas urgents et graves."
Avec cette structure, CMSI France fait effet de tampon entre le manque de médecins généralistes et les urgences surchargées. A Périgueux, en tout cas, le concept a très vite pris. Se sont pas moins d'une cinquantaine de patients qui passent la porte du centre chaque jour. Le lieu est ouvert du lundi au vendredi, de 9h à 19h et dispose d'un plateau composé de quatre salles d'examens, d'un service de radiologie et de biologie. Quatre médecins, deux infirmières et une manipulatrice radio. Le lieu fait le job car il permet de soulager les urgences de l'hopital de Périgueux. voir même des médecins qui n'ont pas certains instruments pour soigner les patients.
Une structure privée
Une formule magique qui n'est pas financée par les fonds publics. En effet, les CMSI sont des structures privées. "Mais le patient lui est remboursé comme lors d'une consultation normale", précise Loic Libot. Les deux créateurs de ces centres ne veulent pas non plus faire de l'ombre aux maisons de santé qui se développent depuis plusieurs années pour parer aux déserts médicaux. "Ici, nous ne faisons pas de suivi de patientèle. Les personnes viennent juste si elles n'arrivent pas à joindre leur médecin et que la situation est urgente mais pas assez gravec pour se rendre au service des urgences de l'hopital".
Pas moins de 18 nouveaux centres sont en projet à travers toute la France.