Don de moelle osseuse : l'appel d'une maman pour tous les malades
Publié : 11 février 2025 à 14h52 par Diane Charbonnel
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Alors que son fils est tombé malade il y a quatre mois, une maman originaire de Floirac souhaite aujourd'hui sensibiliser au don de moelle osseuse pour tous les malades dans l'attente d'une greffe. On vous explique comment devenir donneur et comment se déroule le don.
C'est lorsque son enfant de 13 ans est tombé malade, il y a 4 mois, que cette maman originaire de Floirac a été sensibilisée au don de moelle osseuse. Hospitalisé depuis en chambre stérile à l'hôpital des Enfants de Bordeaux, son fils Devon teste aujourd'hui un traitement mais pourrait avoir besoin, à terme, d'une greffe de moelle osseuse pour guérir.
"Devon est atteint d'une hépatite auto-immune et ça s'est étalé dans sa moelle osseuse", explique Natasha Ren. "Quand la moelle osseuse est à l'arrêt, on n'a plus de défenses immunitaires. On n'a plus de globules blancs qui protègent l'organisme, on n'a plus la fabrication de plaquettes qui permettent de cicatriser quand on se coupe et on est obligé d'avoir des transfusions régulières. Dans le cas de mon fils, il est transfusé à peu près deux fois par semaine."
Face à cette épreuve, cette maman a décidé de se mobiliser pour sensibiliser au don de moelle osseuse pour tous les malades. "Mon fils en a besoin. D'autres personnes en ont besoin comme l'enfant de la chambre d'à côté. Votre voisin ou un autre membre de votre entourage peut en avoir besoin. Ça ne coûte rien de s'inscrire sur le registre des donneurs de moelle osseuse mais ça peut sauver une vie un jour".
Comment s'inscrire pour donner ?
Pour savoir comment donner, nous avons rencontré le Dr. Gwendaline Guidicelli, chef de service adjoint du laboratoire d’immunologie du CHU de Bordeaux.
Première étape, l'inscription sur le registre des donneurs. Il faut avoir entre 18 et 35 ans, même s’il est possible, une fois inscrit, de donner jusqu’à 60 ans. "Les hommes sont particulièrement recherchés pour des raisons de compatibilité génétique mais les femmes sont évidemment aussi les bienvenues", explique le Dr Guidicelli.
Pour l’inscription, il faut se rendre sur le site de l'agence de biomédecine et remplir le formulaire dédié. Un kit vous est envoyé à votre domicile pour vous permettre de vous rendre dans n'importe quel laboratoire de ville pour effectuer un prélèvement de sang qui sera ensuite envoyé, dans une enveloppe préaffranchie, à l’agence de biomédecine. Vous n'aurez rien à payer.
Une fois l'inscription sur le registre des donneurs terminée, "il faut compter, en moyenne, 8 ans avant d’être contacté pour un éventuel don", même s’il est possible qu’on ne le soit jamais, tant les chances de compatibilité avec un malade sont faibles.
Comment se déroule le don ?
Un peu moins de 400 000 donneurs sont actuellement enregistrés sur le registre en France et 40 millions dans le monde. Le don est international. Votre don peut être destiné à un ou une malade résident en France, en Espagne ou encore aux Etats- Unis, qu'il ou elle soit adulte ou enfant. Il est anonyme et gratuit mais une correspondance peut s'établir entre le donneur et le receveur à condition que l'anonymat soit respecté.
"Lorsqu'un donneur sur le registre est compatible avec un malade en attente d'une greffe nous allons le recontacter", explique le Dr Guidicelli. "Il est possible que nous n'ayons pas parlé au donneur depuis 10 ans, nous allons donc d'abord lui demander comment il va et s'il est toujours d'accord pour donner." Le donneur n'est pas dans l'obligation de se rendre disponible dans les heures qui suivent. "Un don s'organise sur un à trois mois donc nous allons pouvoir nous adapter aux disponibilités du donneur." Même si le malade est hospitalisé à l'étranger, le don est réalisé en France.
Avant le don, un entretien et des examens biologiques sont également réalisés pour s'assurer que le donneur est bien apte à donner.
Si le don est confirmé il peut durer d'une demi-journée à deux jours selon la technique de prélèvement effectuée. La première est le prélèvement de sang. Cette technique est utilisée dans 80% des cas et "ça se passe un peu comme un don de sang et ça dure quatre heures".
La seconde technique, dans 20% des cas, est le prélèvement des cellules dans les os du bassin sous anesthésie générale. "Ce n'est pas douloureux, c'est sans danger et nos cellules se régénèrent automatiquement après le don". Cette technique nécessite une hospitalisation de deux jours.
Durant ce don, tout est pris en charge pour le donneur, y compris les journées non travaillées.
Un don qui permet au malade de rester en vie
Les cellules du donneurs vont être transportées dans une poche jusqu'au malade qui va pouvoir recevoir cette greffe par injection, "un peu comme un don de sang", ce qui lui permettra de rester en vie.
Des milliers d'enfants et adultes sont aujourd'hui en attente d'un don en France et partout dans le monde. Des personnes atteintes d'une maladie grave du sang, qui souffrent d'une leucémie, d'aplasies médullaires, d'un déficit immunitaire ou d'autres maladies dont l'origine est un dysfonctionnement de la moelle osseuse.
Pour vous inscrire sur le registre, rendez-vous sur le site de l'agence de biomédecine.