Gironde : les hirondelles pour aider à la lutte contre les moustiques

31 mars 2022 à 6h00 par Clara Echarri

hirondelles
Les hirondelles se nourrissent naturellement de 2 000 à 3 000 moustiques par jour.
Crédit : Pixabay - Image d'illustration

L'hiver n'a pas été très froid : les moustiques et leurs larves ont survécu et seront probablement plus nombreux cet été. Pour lutter naturellement contre cet insecte, une des solutions est de préserver les hirondelles, son prédateur naturel.

Le printemps arrive, et les moustiques sont de retour ! A vrai dire, ils ne sont jamais vraiment partis : les températures n'ont pas été très basses cet hiver, empêchant leur élimination naturelle. Mais qui dit changement de saison dit aussi retour des hirondelles ! Elles reviennent de leur migration annuelle, et sont un des prédateurs naturels du moustiques. Elles en consomment d'ailleurs 2 000 à 3 000 par jour : une grosse quantité, car ces petits insectes sont faibles en nutriments. Les martinets suivent également ce régime alimentaire.

Une raison de plus pour protéger ces oiseaux, au-délà du fait que c'est une obligation légale. Toutes les espèces sont protégées : "l’enlèvement, la destruction des nids, couvées, poussins et adultes d’hirondelle est interdite et constitue un délit passible de 15 000 € d’amende et 12 mois de prison" indique la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Au quotidien, vous pouvez retrouver des hirondelles rustiques dans les granges par exemple, et des hirondelles des fenêtres en milieu urbain.

L'hirondelle est un oiseau qui revient chaque année au même endroit : même si le nid est vide, il ne faut donc pas y toucher. Les particuliers peuvent même laisser un peu de terre ou de boue à proximité de leur domicile, pour permettre aux oiseaux d'avoir de quoi construire leur lieu de vie. La population de ces oiseaux migrateurs a fortement diminué avec l'artificialisation des villes, la diminution du nombre de toitures penchées ou de fermes avec leurs poutres de bois. Pour qu'elles reviennent en ville, il faut donc réunir un certain nombre de conditions. 

Contribuer à leur installation 

Les tours à hirondelles, comme vient par exemple d'installer la ville de Talence, doivent ainsi être à proximité de nids déjà existants. L'hirondelle revient toujours où elle est née : aucune chance de voir une tour se remplir si l'endroit n'est pas déjà fréquenté par ces oiseaux. Le dispositif coûtant plusieurs milliers d'euros, il serait dommage de le monter pour rien. Une diffusion de chants d'hirondelles peut également être ajoutée au dispositif : de quoi attirer ce volatile très sociable. 

La LPO a également installé plus de deux cent nichoirs sur le Bassin d'Arcachon, en association avec les collectivités locales. Une étude du territoire a d'ailleurs été réalisée pour les construire dans des endroits déjà fréquentés par les hirondelles : leur présence doit en attirer d'autres sur les prochaines années.