Bordeaux : un exercice sécurité-incendie grandeur nature à la Cathédrale Saint-André

11 octobre 2023 à 17h13 par Élodie Quesnel

Près de 50 pompiers girondins participaient à cet exercice.
Près de 50 pompiers girondins participaient à cet exercice.
Crédit : Elodie Quesnel

Ce mercredi 11 octobre 2023, au petit matin, la place Pey Berland était le théâtre d'un exercice sécurité-incendie à la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Objectif : s'exercer à sécuriser et protéger les oeuvres d'art de l'édifice religieux.

Difficile de circuler ce mercredi matin sur la place Pey Berland à Bordeaux. Des barrières entouraient la cathédrale Saint-André. Sur l'esplanade tout autour, des véhicules de pompiers. Deux grandes échelles déployées sur la façade de l'édifice religieux. Tout est prêt pour débuter, un peu après 8h30, l'exercice de sécurité-incendie associant la préfecture de Gironde, les services de la DRAC Nouvelle-Aquitaine, le SDIS de la Gironde, le clergé affectataire de l'édifice, mais aussi l'association le Bouclier bleu France. Objectif : une bonne coordination des différents services pour s'exercer à la préservation des 180 oeuvres d'art que compte la cathédrale bordelaise en cas d'incendie.

 

L'exercice a duré une partie de la matinée à la cathédrale Saint-André de Bordeaux
L'exercice a duré une partie de la matinée à la cathédrale Saint-André de Bordeaux
Crédit : Elodie Quesnel

De nouvelles techniques pour améliorer la préservation des oeuvres

Après le traumatisme de l'incendie de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris, les 87 cathédrales d'état, dont fait partie celle de Saint-André à Bordeaux, doivent se plier à des exercices pour améliorer la prise en charge et la lutte contre les incendies. Si l'édifice religieux est aux normes de sécurité, il vient de subir des travaux extérieurs qui obligent les différents corps de l'Etat à revoir leur procédé d'intervention.

Sur place, un peu plus de 50 pompiers venus des casernes de la métropole bordelaise mais aussi du Libournais ou encore du Sud Gironde. Le scénario de l'exercice est simple : un incendie se déclare sur une zone de chantier de l'édifice religieux. Après avoir mis en sécurité les civils présents sur place, l'idée est de protéger les oeuvres d'art à l'intérieur, tout en combattant les flammes. 

Depuis le dernier exercice en 2021, en plus de sa quinzaine de véhicules,  un drone est venu compléter l'aide apporté aux pompiers au sol. Une coopération entre le SDIS et la DRAC a aussi permis d'équiper les services de secours de couvertures ignifugés spécialement conçues pour protéger les oeuvres d'art des flammes, si elles ne peuvent être sorties du batiment.

Des oeuvres classées dans un ordre de priorité. Durant l'exercice, les pompiers ont pu compter sur le personnel de la cathédrale pour les orienter sur les oeuvres d'art à laisser à l'intérieur de l'édifice, comme les grands tableaux qui ornent les murs et celles à sortir comme les petites statuts et certaines peintures exposées dans la salle aux trésors. Une fois dehors, ces oeuvres sont prises en charge par l'association le Bouclier bleu France. Placées en sécurité et emballées, elles sont transportées dans l'enceinte de l'Hôtel de ville de Bordeaux, juste à côté, pour être stockées.

Une couverture ignifugé est placé sur un tableau géant pour le protéger des flammes
Une couverture ignifugé est placé sur un tableau géant pour le protéger des flammes
Crédit : Elodie Quesnel
Les oeuvres sont sorties de la cathédrale Saint-André pour être mise en sécurité à la Mairie
Les oeuvres sont sorties de la cathédrale Saint-André pour être mise en sécurité à la Mairie
Crédit : Elodie Quesnel

Une vigilance du quotidien

Le Père Jean-Clément Guez, recteur de la cathédrale Saint-André, observe et prend part à cette opération avec beaucoup d'intérêt. "Les exercices viennent nous permettre de prendre conscience de ce que l'on peut mettre en place chaque jour et qui peuvent être source de problème. Ça peut être du stockage de mobilier par exemple et c'est à ce moment là que le problème va advenir. Pour moi dans la gestion du quotidien, l'intérêt de cet l'exercice, c'est une répercussion sur ce que nous faisons avec le personnel de la cathédrale tous les jours pour éviter de gros problèmes."

Cet exercice grandeur nature fera l'objet d'une réunion entre les différents acteurs pour permettre de mettre sur papier les améliorations à apporter dans la gestion de la sécurité incendie de la cathédrale Saint-André.